Annaïck Bianic a un parcours riche et pratique la Gestion mentale depuis de nombreuses années. Praticienne et Formatrice en Gestion mentale, elle a approfondi le concept du paramètre 3 et a conçu une formation spécifique intitulée
« Le paramètre 3 ou le paramètre des liens logiques. Le découvrir, le solliciter tout au long de ses apprentissages », formation qu’elle animera les 28 et 29 mai 2021.
Nous avons souhaité, par cette interview, vous donner accès à son approche, que vous pourrez compléter en découvrant l’article qu’elle a rédigé pour la lettre d’IF n°117.
Bonne lecture,
L’équipe RéAAP
Questions posées à Annaïck Bianic pour vous faire découvrir son travail de recherche sur les liens logiques.
– Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Je suis ergothérapeute et après avoir travaillé en institution hospitalière, j’ai exercé en cabinet libéral auprès des enfants. Depuis quelques mois, j’accompagne de plus en plus d’adultes concernés par le trouble du spectre autistique, toujours en tant qu’ergothérapeute, mais aussi grâce à la Gestion mentale à laquelle je suis formée depuis 2007. J’accompagne également toujours des collégiens, des lycéens et des étudiants, pour la méthodologie dans le cadre de la démarche de la Gestion mentale.
– Quels ont été vos constats ou vos motivations pour choisir d’approfondir plus particulièrement les liens logiques en Gestion mentale ?
J’ai toujours aimé la logique, d’abord comme discipline universitaire issue de la philosophie. En plus d’un grand plaisir à réfléchir à ce sujet, j’avais aussi une réelle curiosité qui a été ranimée lorsque j’ai découvert les paramètres de la palette évocative, lors du stage initial.
Ma démarche s’est faite dans le temps, et très progressivement. Rapidement cependant, autant je trouvais que lors du dialogue pédagogique il était relativement aisé de faire prendre conscience à une personne dans quels paramètres elle évoquait spontanément, autant il me paraissait plus difficile d’aller plus loin concernant le paramètre 3 des liens logiques. J’y pressentais l’existence de ressources importantes pour chacun. J’ai tenté alors de nouveaux exercices, des dialogues pédagogiques à leur issue, et puis j’ai relu les textes d’Antoine de La Garanderie à ce sujet. En a émergé une démarche qui m’est à la fois plus accessible et à partir de laquelle, la complexité peut se construire pas à pas. Je suis toujours en recherche à ce sujet qui est inépuisable, comme bien d’autres en Gestion mentale.
– À qui s’adresse cette démarche ?
Au départ, je proposais cette approche aux élèves lorsqu’ils avaient essentiellement des difficultés de compréhension. Maintenant, je la leur propose quasi systématiquement parce qu’elle permet à chaque personne une découverte d’elle-même très éclairante, dans de nombreux domaines et disciplines, puisque finalement, elle permet de reconnaitre en tout premier lieu, son lieu de sens privilégié ainsi que ses habitudes mentales concernant les ressemblances et les différences.
– Dans quel but ?
Le but est toujours que la personne se connaisse mieux, bien sûr, et cela l’aide très souvent à identifier l’origine de ses difficultés, pour pouvoir y remédier de façon la plus autonome possible tout en respectant son fonctionnement. Un exemple récent si vous voulez : une collégienne avait en math, soit des notes entre 8 et 10 sur 10, soit entre 2 et 4 sur 10, pour un travail équivalent. Après avoir pris conscience qu’elle s’appuyait de façon presque exclusive sur les ressemblances, elle a compris pourquoi certains apprentissages lui étaient plus accessibles que d’autres… et comment surmonter ces difficultés. Un autre exemple : un élève de première, très à l’aise dans les matières scientifiques, n’arrivait pas à comprendre en quoi ses résumés et synthèses ne donnaient pas satisfaction.
Je propose, après l’étape de la découverte, des outils, exercices et jeux pour la prolonger par l’enrichissement.
– Pouvez-vous nous présenter les stages que vous proposez ?
Les deux premiers jours permettent, après un rappel théorique au sujet du paramètre 3, de s’initier à un parcours de découverte de ses liens logiques, étape par étape, puis de façon plus globale. L’approche est très pragmatique et en même temps, je propose un entrainement à l’analyse des multiples fonctionnements afin d’accompagner au plus près les élèves dans leur spécificité. En fin de stage, nous commençons l’enrichissement grâce aux jeux et à l’analyse de ce qu’ils peuvent stimuler.
Les deux jours suivants, quelques mois après, sont consacrés à un retour d’expérience et à la suite de l’enrichissement. Nous faisons un lien avec les disciplines scolaires et leurs difficultés propres, grâce à quelques outils. Il s’agit de s’entrainer à l’analyse de tâche avec un focus sur les liens logiques.
Enfin, deux jours encore, quelque temps après, en fonction du rythme de chacun, invitent à une réflexion plus large au sujet de la logique comme structure du langage et dans sa dimension plus philosophique et éthique.
